



Un sujet historique. Etienne-Gaspard Robert, dit Robertson et ses fantasmagories réalisées au tournant du 19e siècle. Un écho contemporain, voire universel. La relation entre le message, sa mise en scène et le public. Cette approche aux ramifications politiques jalonne l’œuvre After-Image #2 de Tania Gheerbrant.
[...]Deux vidéos dialoguent ensemble au sein d’un plateau de tournage transformé en installation artistique – ou peut-être est-ce l’inverse ? – au mobilier noirci et vieilli par le feu et la suie.
Les coulisses d’un tournage sont matérialisées dans la première vidéo via une actrice au jeu balbutiant et un cadreur aux remontrances faciles, créant de facto une atmosphère malsaine dans laquelle jeu de pouvoir et soumission reproduisent les systèmes de subordination sociales, politiques ou encore professionnels. Petit à petit l’actrice plonge dans un sommeil mouvementé.
Figurant un monde onirique, la seconde vidéo évoque les expériences mises en spectacle de Robertson. [...]Son invention, le fantascope, projette une lumière à travers des plaques de verre dessinées par Robertson et qui renvoie l’image de morts sur une toile. Une fois en mouvement, cette lanterne magique donne vie à ces fantômes qui apparaissent au sein d’une scénographie sombre et millimétrée où décor étrange et écran de fumée foisonnent pour mieux duper le public.
Aux prémices de la photographie et du cinéma, le fantascope révèle l’usage occulte de ces techniques qui apparaissent petit à petit à cette période. Loin de l’objectivité à priori escomptée pour ces inventions, celles-ci manipulent et mystifient les foules non averties. [...] La société du spectacle apparait au diapason du capitalisme. [...]
extrait du catalogue des Ateliers Vivegnis Internationale
par Thibaut Wauthion